Archives de 2012

Les Berbères sont passés dans l'année 2962 - 17/01/2012

Les deux associations berbères blésoises étaient réunies samedi à Jorge-Semprun pour fêter leur nouvel an !

 

La culture berbère est un trésor caché. On est là aujourd'hui pour la présenter à tous ! Lahoucine Bahaddou, et Farid Sediki, respectivement présidents de Taymat d'Wawal (Fraternité dialogue), et de Franco-Imazighen, sont des hommes heureux ce samedi après-midi. La fête que leurs deux associations ont organisée pour la première fois ensemble est un succès.

« Officiellement, pour les Berbères le nouvel an, est fixé au 13 janvier. Il marque l'accession d'un Berbère à la vingt-deuxième dynastie pharaonique, en 950 avant Jésus-Christ. On a profité de cette occasion pour nous faire mieux connaître. » Une réussite puisque cent cinquante personnes sont inscrites pour le couscous de ce soir. Les marmites sont impressionnantes, odorantes et appétissantes. Dans les cuisines tout est fin prêt. Il faut dire que les cuisinières sont à pied d'œuvre depuis hier soir.

 

Les Berbères se reconnaissent à leur drapeau, leur langue, leur culture... 

« La préparation, c'est long. Il y a l'épluchage des légumes, le nettoyage des cuisses de poulet qui doivent être parfaites. Et puis, c'est mieux de s'y prendre avant car les cuisses doivent être marinées, c'est bien meilleur » assurent ces dames. « Mais vu le nombre de personnes, on a décidé de faire deux services pour garantir un couscous chaud et fumant à souhait. »

En attendant, les animations se succèdent. Chorale d'enfants, conférence-débat, musique, exposition de peinture sur sable et objets d'artisanat. En attendant la venue ce soir d'une chanteuse professionnelle. « De quelque pays qu'ils viennent, les Berbères se reconnaissent tous à leur drapeau, leur langue, leur culture » confie Pascal Amar Khodja, membre de Franco-Imazighen.

 

« C'est bien de continuer à perpétuer la culture. Mais il est très important qu'en même temps nous soyons bien intégrés pour nous sentir chez nous, ici, en France. Car c'est notre pays. »

 

En savoir plus :

  • Connus depuis l'antiquité pharaonique, les Berbères se désignent par le terme Amazigh qui signifie « homme libre ». Le berbère est actuellement parlé dans une douzaine de pays africains, de la Méditerranée au sud du Niger, de l'Atlantique au voisinage du Nil.
  • A Blois, deux associations regroupent les Berbères d'Algérie (Franco-Imazighen) et ceux du Maroc (Taymat d'Wawal).
  • Le couscous de blé au poulet est le plat traditionnel partagé la nuit du nouvel an. Elghazi Lakbir, enseignant de langue arabe, raconte. « Autrefois, on ajoutait à la semoule sept graines différentes, chacune ayant son symbole. Par exemple, le convive qui découvrait le noyau de datte était chanceux toute l'année. Ou bien celui qui tombait sur le grain de blé était assuré d'une récolte abondante. Aujourd'hui, on ne trouve plus facilement ces sept graines, alors on remplace par sept légumes. »

Cor. NR : Monique Cabourg

Les quartiers nord de Blois ont élu leur première Miss

15/05/2012

Au centre, Syndi Tarcy, Miss Quartiers nord, à gauche Nadia Benama, 1re dauphine, à droite Hinda Soumounou, 2e dauphine.
Au centre, Syndi Tarcy, Miss Quartiers nord, à gauche Nadia Benama, 1re dauphine, à droite Hinda Soumounou, 2e dauphine.

Au terme d’une journée de fête joyeuse et bigarrée, le quartier Croix-Chevallier a élu sa première Miss Quartiers nord.

 

L'association « Fête des habitants d'ici et d'ailleurs » affiche son plaisir ce samedi après-midi : elle a gagné son pari. La fête organisée sur la plaine de jeux Croix-Chevallier est une réussite. Pilotée par cette jeune association, avec le concours d'habitants, d'associations et de partenaires institutionnels, la journée rassemble un public familial, venu passer un bon moment, en toute simplicité. L'espace scénique accueille tour à tour jeunes talents et valeurs sûres, artistes issus majoritairement des quartiers. Parmi les stands variés, certains ont particulièrement la cote, comme les balades à poney proposées par les Horse'girls. Les plus téméraires s'essaient à la boxe éducative sous les conseils professionnels de la championne Karima Gandouz. Des candidates féminines, étonnement à l'aise dans ce genre d'exercice, concourent au karaoké organisé par l'association Franco-Imazighen…

Mais le clou de la journée reste à venir. Ce soir, à l'issue d'un spectacle, et pour la première fois, un jury désignera miss « Quartiers nord ». Dès l'ouverture des portes, la salle Jorge-Semprun affiche complet. Pour l'occasion bon nombre de femmes et d'enfants ont revêtu leurs tenues traditionnelles. Il est bien difficile de différencier le public des « artistes » qui se produiront tout à l'heure… Une richesse si particulière propre aux quartiers nord. Sur scène se succèdent musiques et danses du monde interprétées par l'association K'danses. Des costumes traditionnels sont présentés par des enfants d'origine berbère, de jeunes Turcs en tenues chamarrées, et des femmes d'Afrique de l'Ouest aux boubous rutilants. En intermède, les postulantes à l'élection sont présentées. Dans la salle, l'ambiance est à son comble, chacun encourageant bruyamment sa candidate. Mais toujours dans un esprit bon enfant. Le jury se trouve devant un dilemme. Comment départager neuf très jolies candidates, dans leurs tenues traditionnelles aussi chatoyantes les unes que les autres ? Finalement, après moult tergiversations, Syndi Tarcy est élue Miss « Quartiers nord » sous les acclamations générales de la salle.

Cor. NR : Monique Cabourg

" Le tifinagh, cela s'apprend en trois mois ! " - 01/07/2012

Les cours se terminent souvent par de la musique traditionnelle.
Les cours se terminent souvent par de la musique traditionnelle.

Ils sont tous d'origine berbère, et depuis près de quatre ans, n'ont jamais manqué un rendez-vous. Chaque jeudi, ils se retrouvent à la Maison de Bégon autour de leur professeur, Ramdane Ouahès, pour des cours dispensés en partenariat avec l'association Franco-Imazighen. « Au début, le berbère était transcrit en caractères latins. Depuis quelque temps, on opte pour l'écriture authentique, le tifinagh, une des plus anciennes au monde », explique Ramdane qui se déplace chaque semaine de Selles-sur-Cher.

« C'est magique. L'écriture est alphabétique, et chaque lettre a sa signification. En deux ou trois mois, ça s'apprend ! En plus, c'est beau ! Les enfants accrochent énormément. » 

« C'est vrai, et en plus cela aide pour les autres langues, confirme Maxime, 12 ans. Dans le berbère, il y a des sons et des accents qui n'existent pas en français. Je retrouve un peu les mêmes en anglais et en espagnol au collège. Ainsi, c'est plus facile pour moi. »

Mais les cours ne se limitent pas à l'orthographe et à la grammaire. Histoire, musique, et textes de chansons anciennes sont aussi au programme. Ce qui permet à la petite chorale de se produire en public au cours de fêtes associatives ou de quartiers. 

Parmi les adultes présents, Ali est né en France, mais de parents berbères. « Je m'interrogeais sur ma véritable identité. Ces cours et mes rencontres avec d'autres Berbères ont été une révélation. Ne dit-on pas que celui qui connaît ses origines sait où il va ? »

Ces cours, ouverts à tous, seront reconduits à la rentrée à la Maison de Bégon.

Cor. NR : Monique Cabourg